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de Jésus-Christ habite en moi (2 Cor. XII, 9). Voyez, je suis si faible, que je ne puis rien faire de bien sans vous. Sans vous je ne puis ni penser, ni sentir le bien, ni désirer le bien, ni parler, ni agir, je suis complètement impuissant sans vous, dans tout ce qui touche le bien. Donnez-moi donc, je vous en supplie, la grâce, donnez-moi la lumière et la force pour penser et sentir le bien, pour l’accomplir avec facilité, pour parler et agir selon votre volonté. Je vous donne toute ma vie, ô Jésus, ô mon Dieu, ô mon Sauveur et Régénérateur ! Purifiez-moi, sanctifiez-moi, sauvez-moi ! Créez en moi, Seigneur, un cœur pur et renouvelez l’esprit de droiture au fond de mes entrailles (Ps. LI, 10). Secourez-moi, car sans vous ma perdition est proche et imminente à chaque heure de ma vie ![1]

— Dieu n’a pas épargné son Fils unique pour le bien de l’homme, — comment osons-nous épargner ou regretter quelque chose pour que notre prochain soit rassasié, vêtu et secouru dans tous ses besoins ? Le Seigneur donne beaucoup aux uns, peu aux autres, pour qu’ils s’entr’aident mutuellement. C’est le Seigneur qui veut que nous partagions avec les autres les dons immenses qu’il nous prodigue si généreusement dans sa bonté ; plus nous le faisons de bon cœur, plus nous en profitons nous-mêmes pour le bien de notre âme et de notre corps, car nous ouvrons notre cœur à l’amour du prochain et, en diminuant nos biens par la charité, nous serons moins exposés aux dangers du superflu, nous deviendrons tempérants : or, la tempérance est indispensable pour le corps, afin qu’il ne se rassasie pas des biens matériels jusqu’au dégoût. De même si nous jouissons seuls de ces biens, si nous agissons sous ce rapport en égoïstes, en avares ou en cupides, en les dérobant aux regards de ceux qui se

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