justifie tout. Du reste, c’est toujours ce qu’il y a de mieux à faire, car il y a bien des choses qui, passées inaperçues sous le voile de l’indulgence, disparaissent facilement d’elles-mêmes. Ainsi, celui qui soigne les autres doit être lui-même d’une bonne santé, afin que ces autres ne puissent lui dire : médecin, guéris-toi toi-même (Luc, IV, 23). Si celui que tu soignes remarque que tu es toi-même méchant, que tu te fâches contre lui et que tu ne l’aimes pas, il concevra pour toi le mépris et la haine et tu ne seras plus capable d’agir sur lui, car le mal ne peut jamais être corrigé par le mal, mais seulement par le bien. Triomphe du mal par le bien (Rom. XII, 21). Fais d’abord disparaître en toi ce que tu voudrais faire disparaître dans les autres[1].
— Seigneur ! Vous êtes venu pour nous sauver par l’effet de notre foi en vous. Sauvez-moi, car je crois que vous êtes mon Sauveur ! Vous êtes venu pour renouveler notre nature corrompue par le péché, renouvelez-moi, qui suis corrompu par les passions et la concupiscence, renouvelez mon âme et mon corps, afin que je possède un cœur pur et la force du corps pour glorifier votre nom ! Vous êtes venu pour nous délivrer des complots de l’ennemi, délivrez-moi de tout ce qui contribue au succès de l’ennemi rempli de méchanceté, d’impureté, d’obscénité et d’abomination, qui lutte contre moi dans mes membres, qui me tente et m’entraîne de vive force au péché. Vous êtes venu pour nous éclairer, éclairez mon cœur obscurci par les passions. Vous êtes venu pour rassembler ce qui est disséminé, rassemblez mes pensées disséminées par l’ennemi. Vous êtes venu pour nous donner la force dans notre faiblesse et vous avez dit : Ma force s’accomplit dans la faiblesse, et votre apôtre ajoute : je me glorifierai donc dans mes faiblesses, afin que la force
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