Page:Staerk - Le P. Jean de Cronstadt, vol. I, 1902.djvu/55

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d’aller à ton emploi ou à ton travail, lève-toi de meilleure heure, ne dors pas longtemps et fais tout de même une fervente prière : tu te sentiras tranquille, énergique, et tout ce que tu entreprendras dans la journée sera couronné de succès. Ton cœur éprouve-t-il le désir de se livrer à la vanité mondaine ? Brise ce désir et que son trésor soit non la vanité, mais Dieu. Apprends à ton cœur, avant tout, à s’attacher à l’Éternel par la prière et non à la vanité du monde, afin que tu ne sois pas livré à la honte aux jours de ta maladie et à l’heure de ta mort : tout riche que tu puisses être aux yeux du monde, tu te présenterais à Dieu pauvre de foi, d’espérance et d’amour. Si tu ne pries pas comme je viens de le dire, ta vie manquera de perfection, car tu ne pourras pas acquérir la foi et l’entendement spirituel.[1]

— Nous voyons parfois quelqu’un avoir l’air de prier, mais ne faire par là que travailler pour le démon caché dans son cœur, parce qu’il ne prie que de la bouche, tandis que son cœur reste froid, et éloigné du Seigneur, sans ressentir, sans désirer ce que la bouche demande et profère. Il y a de même beaucoup de communiants, qui communient peu sincèrement, sans apporter au pied de l’autel tout l’amour dont ils devraient être pénétrés, mais venant communier de la bouche seule, lorsqu’ils ont dans le cœur l’incrédulité, l’indifférence, la passion du boire et du manger, l’amour de l’argent, l’orgueil, la colère, l’envie, la paresse, et que ce cœur est bien loin de Celui qui est tout amour, toute sainteté, toute perfection, toute sagesse et toute bonté. De pareils hommes doivent examiner leur conscience, se repentir sincèrement, et se rendre bien compte de l’importance de la prière en général et de la communion en particulier. L’indifférence envers

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