Page:Staerk - Le P. Jean de Cronstadt, vol. I, 1902.djvu/62

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ranime, se réchauffe et redevient féconde à l’instant. Oh ! alors, quelle tranquillité subite, quelle légèreté, quel attendrissement, quel feu sacré intérieur, quelles chaudes larmes de repentir, quel sincère regret d’avoir offensé notre Seigneur très Clément, quelle lumière dans le cœur et dans l’intelligence, quel torrent abondant d’eau vive surgit dans notre cœur et coule librement de notre bouche ou de notre plume ! Le désert de l’âme se revêt de fleurs pareilles au lis avec la venue du Seigneur dans le cœur. Ah ! pourquoi n’élevons-nous pas plus souvent nos cœurs vers le Seigneur ! Que de paix et de consolation il nous réserve toujours ! Qu’ils sont grands, les biens que vous avez réservés à ceux qui vous craignent ! (Ps. XXX, 20.)[1]

— L’homme, même pendant la prière, n’est pas entièrement libre et dégagé des soucis et des soins vulgaires de ce monde. Tous les hommes en sont là, tous et même le prêtre. Y en a-t-il beaucoup qui prient avec un cœur libre, tout à Dieu, avec une foi ardente et avec amour ?[2]

— Souvent, au cours de notre prière, nous avons des moments où l’obscurité et l’angoisse pèsent sur notre âme. Ces moments proviennent de l’incrédulité mère des ténèbres. Ne te décourage pas en de pareils moments, mais rappelle-toi que si la lumière divine s’est éteinte pour toi, elle brille de tout son éclat et de toute sa splendeur dans Dieu, dans son Église céleste et terrestre et dans tout l’univers matériel où nous vivons, où éclate son éternelle puissance et sa divinité. (Rom. I, 20.) Ne pense pas que la vérité ait perdu sa force ; cela ne saurait arriver, puisque la vérité, c’est Dieu même. Tout ce qui existe en Dieu, a son fondement et sa raison d’être ; seul, ton cœur faible, coupa-

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