Page:Staerk - Le P. Jean de Cronstadt, vol. I, 1902.djvu/65

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obtenir la félicité éternelle, au point qu’il n’a pas épargné son Fils unique pour nous sauver et nous mériter le royaume des cieux. Il est impossible de ne pas glorifier Dieu, si nous songeons que dès l’origine du monde nous sommes prédestinés à la félicité éternelle, et cela vraiment sans que nous la méritions ; si nous reconnaissons que pendant toute notre vie nous recevons de Dieu la grâce pour travailler à notre salut, si nous pensons quel nombre infini de péchés nous sont pardonnés et cela — non une fois ou deux fois, mais continuellement, quelle abondance de dons naturels nous sont accordés, depuis la santé du corps jusqu’au souffle de l’air et jusqu’à la goutte d’eau qui tombe du ciel. Nous sommes involontairement portés à glorifier Dieu lorsque d’un œil stupéfait nous contemplons la variété infinie de la création sur la terre dans le règne animal, dans le règne végétal et dans le règne minéral. Quelle sage organisation existe partout, dans les êtres les plus grands comme dans les plus petits ! Une glorification involontaire s’échappe du cœur et l’on s’écrie : ô Dieu, que Vos œuvres sont magnifiques ; Vous avez tout accompli dans Votre Sagesse. (Ps. CIII, 24.) Gloire vous soit rendue, ô Seigneur, qui avez tout créé ![1]

— Seigneur ! que puis-je vous donner, comment puis-je vous remercier pour les faveurs immenses et incessantes dont vous me comblez, moi et tous mes semblables ? À tout moment je me sens animé par l’action de votre Saint Esprit, je respire à tout moment l’air que vous avez créé, cet air qui est doux, agréable, sain et fortifiant ; je m’éclaire de votre lumière spirituelle pleine de joie et de vie, ainsi que de la lumière matérielle qui est aussi votre création. Je jouis par la communion de la très-douce et vivifiante nourriture

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