Page:Staerk - Le P. Jean de Cronstadt, vol. I, 1902.djvu/75

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tenir sur pied, comme s’il était si difficile de rester debout pendant une heure. Il est facile de comprendre qu’un homme pareil s’empresse de s’en aller. Le théâtre et l’église sont deux contrastes : l’un est le temple du monde, l’autre le temple de Dieu ; l’un est la pagode du démon, l’autre le temple du Seigneur.[1].

— Lorsque tu lis ou écoutes les Livres Saints, respecte intérieurement, dans les hommes qui les ont écrits, les images de Dieu le Verbe ou Dieu le Verbe en personne. C’est lui qui parle par leur intermédiaire. Rappelle-toi toujours, lorsque tu lis un livre religieux ou profane, que l’homme est l’image de Dieu et que cette image de Dieu est renfermé dans la pensée, dans la parole et dans l’esprit du livre. Prends l’habitude de toujours regarder tout l’homme avec respect, comme une image de Dieu, mais surtout lorsqu’il parle de Dieu et particulièrement lorsque c’est à toi qu’il s’adresse. Oh ! c’est qu’alors l’homme est divin ! L’idée peu avantageuse que nous avons des hommes en général, de leur genre de vie, de leurs qualités et de leurs défauts, ainsi que notre habitude, de ce don de la parole que nous possédons nous-mêmes à l’égal des autres, cette idée fait que nous attachons très peu de prix à la parole et que nous la méprisons même dans les autres, ce dont le démon profite pour blasphémer contre l’image de Dieu, grâce à notre amour-propre et à notre manque d’égards envers cette image sacrée. Il faut que tu t’efforces de te rendre humble de cœur et que tu domptes la fierté de ta raison, afin de ne pas ressembler aux contemporains des prophètes, qui les regardaient comme des rêveurs, chantant de doux cantiques, désobéissaient à leurs commandements, les méprisaient même, les persécutaient, les frappaient et les tuaient : pour ne pas ressembler à ceux qui affirment que

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