Page:Staerk - Le P. Jean de Cronstadt, vol. I, 1902.djvu/83

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nant ce bien-être matériel il le détruit de son propre gré et aime ceux qui le détruisent. Il aimait à dormir et il en faisait son bonheur, maintenant il dort peu et se prive avec joie de la douceur du sommeil. Il faisait tout son possible pour procurer du plaisir à sa chair, maintenant il la rudoie, afin de l’affaiblir dans sa lutte avec l’esprit.[1].

— Ayez bien soin d’arracher du cœur de vos enfants tout germe de péché, toute pensée mauvaise ou impie, toute habitude coupable, tout mauvais penchant ou passion. L’ennemi et la chair coupable n’épargnent pas les enfants ; les germes de tous les péchés se trouvent déjà chez eux. Expliquez à vos enfants tout le péril des péchés auxquels ils sont exposés dans le courant de leur vie, ne leur cachez rien, de peur qu’ils ne s’attachent par ignorance à des penchants et à des instincts coupables, qui croissent et produisent leurs fruits à mesure que les enfants avancent en âge.[2].

— Les passions selon leur nature spirituelle sont contagieuses. Prenons comme exemple la colère. Avant d’éclater en paroles ou de se traduire en actes, elle reste cachée et bout secrètement au fond du cœur ; c’est à peine si on la voit s’allumer sur le visage et dans les yeux de la personne irritée. Et cependant elle ne tarde pas à se communiquer à celle qui en est la cause et l’objet, et c’est ainsi qu’elle éclate à tous les yeux. Car, hélas ! dès qu’une passion s’empare de quelqu’un, elle a aussitôt son écho dans le cœur d’un autre. Il y a comme une sorte de déplacement de force spirituelle et de courant impur entre deux récipients contigus. Si cette passion se calme et disparaît chez l’une des deux personnes, elle disparaît aussitôt chez l’autre et toutes les deux redeviennent tranquilles.

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