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Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, version abrégée Belin de Launay, 1876.djvu/146

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croyant hors de l’Ouhha, jeta un cri de joie que tous nos hommes répétèrent. Chacun de presser le pas, d’avancer avec plus de vigueur, quand tout à coup nous nous sommes trouvés aux abords d’un village, dont les habitants se réveillaient.

Le silence fut réclamé et la bande s’arrêta. J’allai rejoindre le guide. Il ne savait comment faire. Pas le temps de réfléchir. J’ordonnai de tuer les chèvres, de les laisser sur la route, d’égorger les poulets ; et je dis au guide de traverser hardiment le village.

La caravane passa rapidement et en silence, avec ordre de se jeter dans la jungle qui se voyait au midi de la route. J’attendis, la carabine au poing, que le dernier homme eût disparu. Prenant alors mes petits servants d’armes, qui étaient restés avec moi, je passai à mon tour. Comme nous sortions du village, un homme sauta hors de sa case et poussa un cri d’alarme, auquel répondit un bruit de voix ; on aurait dit une dispute. Mais la jungle nous cacha bientôt et, nous hâtant de fuir la route, nous tournâmes au sud en inclinant à l’ouest.

Je crus un moment que nous étions poursuivis. Je me plaçai derrière un arbre pour arrêter ceux qui allaient paraître ; mais personne n’arriva.

Enfin nous passâmes un ruisselet, eau limpide, dont je pris le doux murmure pour un souhait de bienvenue : et la frontière de l’Ouhha était franchie ; nous étions dans le Caranga. Des cris d’une joie folle saluèrent cet événement.

Nous trouvâmes alors un chemin facile, une route unie, que chacun de nous foula d’un pas élastique,