Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, version abrégée Belin de Launay, 1876.djvu/145

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Étonnés de la question, ils ont d’abord déclaré que ce n’était pas possible. Mais finalement, après de longs discours, l’un d’eux a répondu qu’à minuit ou un peu plus tard, il nous servirait de guide, et nous ferait gagner la jungle qui se trouve entre l’Ouhha et le Vinza. Nous traverserons le fourré dans la direction de l’ouest, et nous arriverons au Caranga, sans plus avoir d’ennuis. Le guide est certain du fait, pourvu que le départ soit nocturne et que j’obtienne de mes gens un silence complet afin de ne réveiller personne. Il a demandé pour salaire quarante mètres d’étoffe. Mais, plus d’impôt d’ici à Djidji ; pas même une choukka. Inutile d’ajouter que j’ai consenti avec joie.

La chose arrangée, il nous restait beaucoup à faire. D’abord nous devions nous procurer des vivres pour les quatre jours que nous allions passer dans la jungle. J’ai envoyé aussitôt des hommes, avec de l’étoffe, acheter du grain à n’importe quel prix. Avant huit heures, nous en avions pour six jours. Décidément le sort nous est favorable.

7 novembre. Je ne me suis pas couché. Un peu avant minuit, la lune commençant à paraître, mes gens ont quitté le village, par petits groupes de quatre à la fois. À trois heures, toute la bande était dehors, sans avoir causé la moindre alarme.

Pendant deux jours, mon stratagème réussit merveilleusement : mais, le 9, une méprise faillit tout perdre. Au moment où le ciel commençait à blanchir, nous sortîmes de la jungle, et nous nous trouvâmes sur le grand chemin : un sentier battu. Le guide, se