Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, version abrégée Belin de Launay, 1876.djvu/151

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– Dans le Mégnéma.

– Souzi, allez prévenir le docteur !

– Oui, monsieur. » Et il partit comme une flèche. Nous étions encore à deux cents pas ; la multitude nous empêchait d’avancer. Des Arabes et des Zanzibariens écartaient les indigènes pour venir me saluer, car, d’après eux, j’étais un des leurs. « Mais comment avez-vous pu passer ? » C’était là leur surprise.

Souzi revint bientôt, toujours courant, me prier de lui dire comment on m’appelait. Le docteur, ne voulant pas le croire, lui avait demandé mon nom, et il n’avait su que répondre.

Mais, pendant les courses de Souzi, la nouvelle que cette caravane, dont les fusils brûlaient tant de poudre, était bien celle d’un blanc, avait pris de la consistance. Les plus marquants des Arabes du village, Mohammed ben Sélim, Séid ben Medjid, Mohammed ben Ghérib, d’autres encore, s’étaient réunis devant la demeure de Livingstone, et ce dernier était venu les rejoindre pour causer de l’événement.

Sur ces entrefaites, la caravane s’arrêta, le kirangozi en tête, portant sa bannière aussi haut que possible.

« Je vois le docteur, monsieur, me dit Sélim. Comme il est vieux ! »

Que n’aurais-je pas donné pour avoir un petit coin de désert où, sans être vu, j’aurais pu me livrer à quelque folie : me mordre les mains, faire une culbute,