Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, version abrégée Belin de Launay, 1876.djvu/206

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avait préparé un sac de farine de maïs, comme elle seule, dans son dévouement à son maître, pouvait le faire ; Hamoydâ, son mari, l’avait libéralement assistée dans ce travail d’une si grande importance.

À notre provision de grain et de viande, s’ajoutaient du fromage, du thé et du café ; nous étions largement pourvus d’étoffe, et nos équipages, formés en partie d’indigènes, qui devaient ramener les pirogues, étaient au complet.

Le 27 décembre arrivé, nos pirogues furent repoussées du banc d’argile qui est au bas de la place du marché, et je dis un adieu probablement éternel au port de Djidji, dont le nom est à jamais consacré dans ma mémoire.

Conduits par Asmani et par Bombay, nos hommes marchaient sur la rive, que nous suivions d’aussi près que possible. Ils étaient sans fardeau, leurs charges formant notre cargaison, et ils se hâtaient, afin de nous rejoindre à l’embouchure des rivières, que nous devions les aider à franchir.

Le canot du docteur, plus court d’un tiers environ que le mien, prit l’avance ; et le drapeau britannique, emmanché d’un bambou, fila dans l’air comme un rouge météore, nous indiquant la route. Fixée à une hampe beaucoup plus longue, la bannière étoilée, déjà bien plus grande par elle-même, portait infiniment plus haut ses glorieuses couleurs. Cela fit dire plaisamment à Livingstone, qu’à la première halte il abattrait le plus beau palmier de la côte pour remplacer son bambou, car il n’était pas décent que le pavillon anglais fût si inférieur à celui des États-Unis.


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