Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, version abrégée Belin de Launay, 1876.djvu/234

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Je termine en vous remerciant du fond du cœur de votre grande générosité.
Votre reconnaissant,
David Livingstone. »


Le docteur a donc une ambition plus haute que celle de toucher une somme quelconque. Chacun de ses pas forge un anneau de la chaîne sympathique qui doit relier la chrétienté aux païens de l’Afrique centrale. Compléter cette chaîne, attirer les regards de ses compatriotes sur ces peuplades enténébrées, émouvoir en leur faveur les esprits généreux, pousser à leur rédemption, ouvrir la voie qui permettra d’arriver jusqu’à elles, tel est son but ; et, s’il y parvient, telle sera sa récompense. La postérité rendra justice à cet homme intrépide qui aura été le pionnier de la civilisation dans cette partie du globe.

12 mars. Les Arabes m’ont envoyé quarante-cinq lettres que je dois porter à la côte.

Ce soir un groupe d’indigènes s’est réuni devant ma porte pour y exécuter, en mon honneur, une danse d’adieux. C’étaient les pagazis de Singéri, chef de la caravane de Mtésa. Mes braves sont allés rejoindre ce groupe, et, en dépit de moi-même, entraîné par la musique, je me mis de la partie, à la grande satisfaction de mes hommes : ils étaient ravis de voir leur maître se départir de sa raideur habituelle.

Une danse enivrante, après tout, bien que sauvage. La musique en est vive ; elle sortait de quatre tambours sonores, placés au milieu du cercle. Bombay, toujours comique, et danseur passionné, était coiffé