Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, version abrégée Belin de Launay, 1876.djvu/243

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serait payé ; le jour est encore jeune et nous voulions poursuivre notre marche. »

Le chef éclata de rire ; je suivis son exemple. Toute explication devenait inutile : nous étions maintenant bons amis. Il me raconta que depuis des mois la terre n’avait pas eu d’eau, que ses récoltes en souffraient, et il me demanda en grâce de faire pleuvoir. Je lui répondis que, malgré l’énorme supériorité des blancs sur les Arabes, et leur grande habileté en beaucoup de choses, ils n’avaient aucun pouvoir sur les nuages.

Quel que fût son désappointement, il ne douta pas de mon assertion ; et après avoir reçu le honga, qui fut très léger, non seulement il nous laissa partir, mais il nous accompagna pendant quelque temps pour nous indiquer le chemin.

Le 4 avril, arrivé au Marenga Mkali, j’expédiai trois hommes à Zanzibar, porteurs de lettres pour le consul américain et de télégrammes pour le New York Herald.

Le 7, Leucolé, chef de Mpouapoua, auquel j’avais laissé Farquhar, me donna sur la mort de celui-ci les détails suivants :

« Après votre départ, l’homme blanc parut aller mieux ; cela dura pendant quatre jours ; mais, le lendemain matin, comme il essayait de se lever, il tomba à la renverse. À compter de ce moment, il alla de plus en plus mal ; dans l’après-midi, il mourut comme un homme qui s’endort. Il avait le ventre et les jambes extrêmement enflés, et je pense qu’en tombant il se brisa quelque chose à l’intérieur, car il jetait des cris comme une personne qui a une blessure