Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, version abrégée Belin de Launay, 1876.djvu/246

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Les papiers et les dépêches n’ayant subi aucun dommage, l’imprudent échappa à toute punition ; mais il lui fut enjoint de ne plus toucher à la boîte, sous aucun prétexte ; et le précieux fardeau fut confié à Maganga, homme attentif et soigneux, pagazi au pied sûr, et fidèle entre tous.

Nous restâmes dix jours campés sur une colline située près de Rennéco, jusqu’au 25 avril, où tomba la dernière averse. Mais, bien que la pluie eût cessé, nous aurions attendu un mois avant que l’inondation eût baissé de dix centimètres. L’étoffe, à l’exception de la petite quantité qui m’était nécessaire pour ma propre table, fut distribuée à mes gens, et nous partîmes. Une fois dans l’eau, à quoi bon revenir ?

Le 29, l’Ougérengeri était passé, et nous arrivions à Simbamouenni, capitale du Ségouhha. Mais quel changement ! Le torrent avait balayé toute la muraille qui la longeait, et abattu cinquante maisons. En ne prenant que le quart du chiffre qui nous fut donné, cent personnes étaient mortes.

La sultane avait pris la fuite, les habitants s’étaient dispersés, la ville de Kisabengo n’existait plus. Un profond canal, creusé par son fondateur pour amener sous ses murs une branche de l’Ougérengeri, et qui faisait l’orgueil du despote, avait ruiné la cité. Après l’avoir détruite, la rivière s’était formé un nouveau lit, à trois cents pas environ de l’ancienne muraille.

Les populations qui habitaient les pentes de la chaîne de Mkambakou n’avaient pas moins souffert. Nous étions étonnés de la quantité de débris amoncelés de