Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, version abrégée Belin de Launay, 1876.djvu/263

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été bon pour vous, le Grand-Maître le sera bien davantage. Il a la voix agréable et la parole douce. L’avez-vous jamais vu lever la main contre un offenseur ? Quand vous étiez méchants, c’était avec tristesse qu’il vous parlait, non pas avec colère. Promettez-moi donc de le suivre, de faire ce qu’il vous dira, de lui obéir en toutes choses et de ne pas l’abandonner.

– Nous le promettons, maître ; nous le promettons ! s’écrièrent-ils avec ferveur.

– Quelque chose encore : avant de nous séparer, de nous quitter pour toujours, je voudrais vous serrer la main. »

Tous se précipitèrent, et une poignée de main vigoureuse fut échangée avec chacun d’eux.

« Maintenant, prenez vos fardeaux. »

Je les conduisis dans la rue, puis au rivage. Je les vis monter à bord, je vis hisser les voiles, et vis le daou filer au couchant, vers Bagamoyo. Je me trouvai alors comme isolé. Ces compagnons de route, ces noirs amis qui avaient partagé mes périls, s’éloignaient, me laissant derrière eux. De leurs figures affectueuses, en reverrais-je jamais aucune ?

Le 29, MM. Henn, Charles New, Morgan, Oswald Livingstone et moi, nous montions à bord de l’Africa, où nous accompagnaient les vœux de presque toute la colonie blanche de l’île.

Le 9 juin, nous arrivâmes aux Seychelles ; il y avait