Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, version abrégée Belin de Launay, 1876.djvu/275

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et quelquefois une chaîne en fil de cuivre, pareille aux chaînes de montre à bas prix, qu’il reçoit des Arabes en payement de ses poulets et de ses chèvres, ou qu’il a fabriquée lui-même. Quant à l’habitant du Gogo, il nous attire, bien qu’il soit violent jusqu’à la férocité et capable de tout quand la passion l’emporte.

Avec son aspect menaçant, sa nature exubérante, fière, hautaine, querelleuse, ce brutal devient un enfant pour l’homme qui cherche à le comprendre et qui l’étudie sans le blesser. Il est d’un amusement facile ; tout l’intéresse ; sa curiosité s’éveille promptement ; et, nous le répétons, avec la conscience de sa force et de la faiblesse de l’étranger, il a assez de raison pour dominer sa convoitise, pour comprendre que toute violence à l’égard d’un voyageur détournerait les caravanes, priverait ses chefs d’une partie de leurs revenus et le pays de ses bénéfices.

Du Gogo l’on passe dans le Gnanzi. Avant que des émigrés du Kimbou vinssent s’y établir, c’était un désert où l’on souffrait tellement de la chaleur et de la soif, que les porteurs l’appelèrent Mgounda Mkali, ce qui veut dire Plaine embrasée. L’eau y était rare et les tirikézas nombreuses.

Maintenant, dans cette terre brûlante, au moins sur la route du nord, celle qui passe par Mouniéca, l’eau ne manque plus, les villages sont fréquents, et le voyageur s’aperçoit que le Mgounda Mkali n’a plus un nom qui lui convienne.

Nous voici arrivés au commencement du versant