remplaça reconstruisit le chœur en conservant le plan de son prédécesseur. De nombreux détails de disposition, dans les voûtes, dans les colonnes, dans les moulures, seraient là pour attester l’analogie entre Sens et Canterbury s’il en était besoin. D’autres églises construites en Angleterre au xiiie siècle conservent des traces évidentes d’influence normande, mais il n’est pas nécessaire que pour cela les maîtres d’œuvre aient traversé la Manche : les modèles ont été pris à Coutances, à Bayeux, dans cette province de Normandie qui eut toujours tant d’affinité et de relations avec l’Angleterre. Et par l’Angleterre l’architecture gothique a pénétré en Norvège (Trondjhem, Stavanger).
En Suède, au contraire, l’importation semble avoir été directe. Déjà, grâce aux Cisterciens, diverses églises conventuelles présentaient des symptômes réels d’influence française ; mais la coopération la plus intéressante à constater est celle d’Étienne de Bonneuil, qui devint « maistre de l’euvre de l’église de Upsal en Suece » ; d’origine parisienne très vraisemblablement, il signa un contrat par lequel il acceptait de se rendre à Upsal avec divers « compaignons et bachelers », et put partir en septembre 1287 : sa présence est signalée dans cette résidence lointaine quelques années plus tard, sous la désignation de « Stephanus lapicida ». La cathédrale d’Upsal rappelle un peu Paris et Amiens : on peut le constater malgré les nombreuses restaurations qui l’ont défigurée, et d’autres édifices de la Suède (par exemple Malmö) dérivent à leur tour d’Upsal.
En Allemagne, on trouve à la cathédrale de Magdebourg,