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Page:Stein - Les Architectes des cathédrales gothiques, Laurens.djvu/114

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LES ARCHITECTES

à Bamberg, à Limbourg sur la Lahn, à Halberstadt, des imitations plus ou moins directes de la cathédrale de Laon, dont ces églises sont en partie contemporaines ; de même la cathédrale de Soissons ou sa voisine l’église abbatiale de Braisne ont servi de type à Xanten, à Trêves ; de même le plan de la cathédrale d’Amiens a inspiré celui de Cologne, et l’école bourguignonne a fait souche à Ratisbonne. La sculpture de Naumbourg sort de Reims ; celle de Bamberg vient de Chartres. Mais en toutes ces villes les architectes ont-ils été d’origine française ? Ne faut-il pas croire plutôt à des maîtres d’œuvre ayant émigré en France puis revenus dans leur pays avec des méthodes françaises, qu’ils abandonnèrent assez vite parfois, à l’exemple de cet architecte de la collégiale de Wimpfen sur le Neckar, en 1268, « qui tunc noviter de villa Parisiensi e partibus venerat Francie » ? On connaît le premier architecte de la cathédrale de Strasbourg, qui est un véritable Allemand : mais celui-là avait dû sans aucun doute séjourner en France. Tout en s’inspirant d’autrui, l’art gothique allemand reste souvent allemand.

Nous savons cependant que Mathieu d’Arras, qui travaillait à Avignon en 1342, emmené par l’empereur Charles IV pour aller embellir Prague et doter cette ville d’une cathédrale, en donna les plans et en dirigea l’édification jusqu’à sa mort ; nous savons aussi que ce monument fut continué après lui par Henry Arler, ancien maître des œuvres de Boulogne-sur-Mer, et terminé par Pierre Arler, son fils sans doute, en 1386. On assure que Henry aurait en outre préparé les plans de la cathédrale d’Ulm. Rappelons aussi