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Page:Stein - Les Architectes des cathédrales gothiques, Laurens.djvu/118

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LES ARCHITECTES

rapports avec Bourges ; celle de Leon a de frappantes analogies avec Chartres ; celles d’Avila, de Salamanque et de Zamora, un peu plus anciennes, dérivent aussi de notre architecture, quoique moins nettement. Quant à la cathédrale de Tolède, elle a été fondée en 1226 et on doit sa construction à un architecte français nommé Pierre, qui fit souche dans le pays (M. Enlart l’identifie avec Pierre de Corbie) ; là aussi l’influence de Bourges est caractéristique.

L’Italie n’a pas échappé à la règle générale. C’est un maître d’œuvre parisien, Philippe Bonaventure, qui part en 1389 pour l’Italie où il va diriger, mais pour deux ans seulement, les travaux du fameux « duomo » de Milan, commencés depuis peu ; dix ans après, paraissent de nouveaux architectes parmi lesquels Pierre Loisart ; puis, sur la recommandation d’un habitant de cette ville, « Johannes Alcherius », le chapitre accepte pour conduire l’œuvre un architecte parisien qui se nomme Jean Mignot ; mais l’engagement fut de courte durée[1]. On trouve en Toscane des spécimens très intéressants d’architecture bourguignonne, introduite par les Cisterciens à San Galgano et à Casamari, et l’influence du gothique français se fit sentir par là dans les cathédrales de Sienne, d’Assise, de Gênes, même jusqu’à Bologne : malheureusement on ne possède aucune donnée sur les intermédiaires auxquels on doit attribuer

  1. Mignot, arrivé en 1399, avait vivement critiqué le travail de ses collègues italiens ; pendant longtemps on lui donna raison, et l’on le déclara « bonus magister et conveniens pro fabrica » ; mais après la mort de l’archevêque qui le soutenait, il fut destitué de ses fonctions (1401), et dès lors la construction fut réservée presque exclusivement à des artistes italiens.