des colonnes, les passages établis dans les bas-côtés au niveau de l’appui des fenêtres, la persistance des absidioles au transept, les voûtes sexpartites ; sa puissance s’est affirmée par de superbes églises et par une influence considérable tant en France qu’à l’étranger. Dans l’école angevine et dans l’école méridionale, on voit fréquemment une nef unique sans déambulatoire, une absence presque absolue de triforium et d’arcs-boutants, une apparence extérieure assez massive, une ornementation particulière et lourde, surtout dans les façades. Dans le Midi, même pour les édifices notoirement inspirés des constructions du Nord, on n’a pas adopté les toitures aiguës, les immenses charpentes et les pignons effilés dont la présence s’explique dans les contrées où les pluies et les neiges apparaissent périodiquement.
On a volontiers abusé du symbolisme en parlant de l’architecture gothique, mais on ne peut nier qu’elle bénéficia d’une éclosion de foi ardente dont les effets se reflétèrent sur toute la chrétienté. Alors tout concourut à « élever par amour » d’innombrables églises dont la construction, « ce suprême effort de la matière cherchant à s’allonger », coûta des sommes fabuleuses et fut l’orgueil de nombreuses générations. Dans un magnifique élan d’enthousiasme, on vit surgir de tous côtés des architectes laïques, dont l’éducation professionnelle s’était faite au milieu des chantiers, et dont le mérite fut d’autant plus grand que leur témérité ne connut plus de limites. Quelques lustres suffirent à composer des merveilles : on voyait s’accumuler pierres