sur pierres, au chant des cantiques, jusqu’à des hauteurs inconnues, « comme s’élevaient les murs de Thèbes aux accents de la lyre d’Amphion ».
Dans les rares monuments figurés qui les mentionnent, dans les peu nombreux documents d’archives où leur nom apparaît, les maîtres d’œuvre chargés de la direction des travaux de nos grandes églises gothiques portent des dénominations variées. Pendant l’époque romane, à quelques exceptions près, nous ne savons rien de ces artistes, dont il est impossible de déterminer le champ d’action ; nous ne sommes pas même en droit de considérer comme tels des personnalités dont le souvenir apparaît sous cette forme : Robertus me fecit, car, dans la latinité du moyen âge, ce verbe signifie tout aussi bien « m’a fait faire » que « m’a fait » ; et l’on risquerait trop souvent de prendre pour architecte qui n’était qu’abbé, moine ou simple desservant de paroisse. De même, on est trop volontiers porté à croire que le titre de magister operis, magister operum, accolé au nom d’un religieux, lui donne droit de cité parmi les constructeurs ou directeurs de travaux : à moins d’une certitude absolue, nous ne verrons là que des chanoines ou des prêtres réguliers chargés d’encaisser les sommes destinées aux travaux d’édification, de payer les