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DES CATHÉDRALES GOTHIQUES.

seu gallice appareilleur ». Lorsque la dénomination de magister operis, de « maître de l’œuvre », est accompagnée de l’un des termes techniques qui viennent d’être rappelés, ou quand le contexte permet d’affirmer qu’il s’agit bien de travaux d’architecture proprement dits, le doute n’est plus permis, et la signification est incontestable. C’est, pour la période gothique, le cas le plus fréquent.

Chaque cathédrale a eu son maître d’œuvre, qui a proposé et fait adopter ses plans par le chapitre, qui a dirigé les débuts de l’entreprise et choisi ses collaborateurs ; les monuments secondaires ont été édifiés de la même façon ; mais, tandis que les grandes cathédrales, dont la construction traînait souvent en longueur faute de ressources pécuniaires, eurent toujours ou presque toujours un maître d’œuvre, payé à l’année et même pensionné, qui était chargé de la direction de l’ouvrage et en même temps de la surveillance générale et des réparations, les églises plus petites pouvaient, une fois le plan admis, se passer d’un architecte à demeure, dont l’entretien eût fortement grevé le budget de la fabrique : on se contentait d’appeler, en cas d’accident ou de modifications à introduire, pour une période déterminée, un maître d’œuvre voisin. Ce n’étaient pas d’ailleurs les architectes qui manquaient. Le roi avait son maître d’œuvre ; les princes de sang royal (duc de Bourgogne, duc de Berri, etc.) avaient le leur ; on comptait aussi un maître des œuvres du roi dans chaque bailliage ou sénéchaussée ; l’évêque et la ville de Paris en possédaient un également : c’était quelquefois la même personne qui