cumulait ces deux fonctions similaires. En outre on trouvait, dans les grandes villes, des maçons jurés dont les fonctions ne différaient guère et à qui l’on confiait généralement les petites expertises, mais ils étaient loin de jouir de la notoriété qui était dévolue aux maîtres d’œuvre.
Ceux-ci d’ailleurs, bien qu’attachés en titre à un monument, ne se contentaient pas des émoluments, plutôt dérisoires, qui leur étaient payés plus ou moins régulièrement par les fabriques. À Rouen, au xive siècle, le maître d’œuvre de la cathédrale reçoit une pension annuelle de cent sous, auxquels viennent s’ajouter cent autres sous pour frais de vêtements (pro roba), et, quand il est présent, il touche en outre trois sous par jour, alors que les maçons travaillant sous ses ordres sont payés à raison de quatre sous. À Rouen encore, dans les dernières années du xve siècle, la pension du successeur est réduite par suite des malheurs des temps, et le salaire est fixé à cinq sous pour la période d’été, à quatre sous six deniers en hiver. À Troyes, en 1484, le maître d’œuvre de la cathédrale touche, en dehors de sa modeste annuité, un salaire quotidien de quatre sous deux deniers l’été, et de trois sous neuf deniers l’hiver ; à ses côtés, les tailleurs de pierre reçoivent trois sous quatre deniers par jour, et les simples manœuvres deux sous six deniers. À Nantes, en 1450, le maître d’œuvre de la cathédrale touchait par an une robe de la valeur d’un marc d’argent, et gagnait, indépendamment de cette pension, un blanc par jour de plus que les ouvriers dirigés par lui.
Nous possédons aussi quelques exemples pour le