pour Bordeaux, celle de Bourg (Gironde) ; pour Rodez, celles de Nuces et de Capdenaguet (Aveyron). Dans certains cas les chapitres se rendaient acquéreurs de carrières. Quelquefois la pierre fut transportée à de plus longues distances : les architectes de Sens la firent venir parfois de Saint-Leu d’Esserent, et la pierre de Marquise (Pas-de-Calais) fut employée en Angleterre (Canterbury). Le transport par eau facilitait singulièrement les ravitaillements.
Dans ces constructions qu’on entreprenait immenses et d’une élévation inusitée, il importait de songer aux charges énormes que l’édifice aurait à supporter, et de prévoir les affaissements du sol, les tassements qui fatalement devaient se produire dans ces masses de pierre ; ne pas tenir compte de ces causes probables de déformation pouvait compromettre à jamais la solidité de l’ensemble, et les maîtres d’œuvre de l’époque gothique ont réussi fréquemment à remplacer l’insuffisance des fondations ou la qualité inférieure des matériaux par une très exacte répartition des charges et par l’étonnante élasticité des élévations : c’est par là surtout qu’ils se sont montrés ingénieux, disons mieux, admirables.
Fondées sur un sol compressible et avec des ressources insuffisantes, les cathédrales de Meaux, de Troyes, de Châlons-sur-Marne, de Sées n’en ont pas moins victorieusement résisté à la pesée constante des maçonneries et aux injures du temps : à peine ont-elles subi quelques déformations dont on a pu arrêter les effets. À Paris, à Laon, à Amiens, à Beauvais, au contraire, des fondations colos-