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Page:Stein - Les Architectes des cathédrales gothiques, Laurens.djvu/43

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DES CATHÉDRALES GOTHIQUES.

sales qui atteignent jusqu’à onze mètres de profondeur ont constitué une vaste assise souterraine à toute épreuve.

Il y eut fréquemment, dans les arrêts momentanés de la construction, des raisons purement financières. Aux jours heureux du xiiie siècle, et dans les grands centres surtout, l’argent afflua tout d’abord ; le clergé donnait l’exemple. L’évêque Gautier de Mortagne fournit l’argent nécessaire à la construction de la cathédrale de Laon ; de même Guillaume de Seignelay à Auxerre, Maurice de Sully à Paris, Étienne Béquart à Sens, Philippe de Nemours à Châlons-sur-Marne, Raimond de Calmon à Rodez. À Mende c’est le pape lui-même, originaire du pays, qui affecte à la reconstruction l’intégralité des revenus de l’évêché et qui envoie à la nouvelle église joyaux, reliquaires, tapisseries. À Chartres, l’évêque et les chanoines abandonnent leurs revenus pour une durée de trois ans ; ailleurs, injonction est faite de réserver pour l’œuvre de la cathédrale une ou plusieurs années de tous les bénéfices du diocèse qui viendront à vaquer. À Beauvais, l’évêque Milon de Nanteuil se voit obligé aux plus grands sacrifices, et les impose à son chapitre par un document très instructif. Un peu plus tard, il fallut stimuler le zèle des fidèles, on créa des œuvres diocésaines et des confréries, on multiplia les indulgences, on organisa des quêtes, on fit des expositions solennelles de reliques, on attira la foule par des sermons que prononçaient des orateurs en renom. Dans les cas très pressants, le clergé s’adressait au roi ou au pape pour obtenir des faveurs spéciales : les chanoines de Senlis font donner ainsi par