Les talents d’un bon maître d’œuvre ne s’entendaient pas seulement de la maçonnerie ; ils comprenaient aussi l’établissement des échafaudages ou « allours aux maçons », qui prenaient parfois des proportions gigantesques, l’examen de la qualité des matériaux, médiocres dans certaines régions, la surveillance des travaux de charpente et de sculpture, l’achat du bois, du fer, des engins ou chèvres destinées au montage des pierres, et du « repous » ou mortier préparé avec la poussière de la pierre de taille. Dans une plaidoirie où le maître de la maçonnerie de Paris fait valoir ses propres mérites, il se vante d’être « grand géométrier et charpentier, ce qui est supérieur à maçon ».
Villard de Honnecourt a composé au milieu du xiiie siècle un précieux album, manuscrit unique en son genre, qu’il a eu l’intention de léguer aux gens de son métier ; la Bibliothèque nationale le possède aujourd’hui incomplet, et il a été édité plusieurs fois. Dans ce livre, dit l’auteur au début, « on pourra trouver grand secours pour s’instruire des principes fondamentaux de la maçonnerie et de la construction en charpente, ainsi que la méthode pour dessiner au trait, selon que l’art de géométrie le commande et enseigne ». On y voit qu’il voyagea beaucoup, traversant