la France de l’ouest à l’est, parcourant l’Allemagne, la Suisse et la Hongrie. S’arrêtant à Laon, il prend le croquis d’une des tours de la cathédrale, « la plus belle qu’il y ait au monde », à l’en croire. Deux dessins sont relatifs au chœur de la cathédrale de Cambrai et au plan de l’église voisine de Vaucelles. Diverses études minutieuses, prises à la cathédrale de Reims, attestent un séjour dans cette ville. Dans les cathédrales de Chartres et de Meaux il trouve des motifs d’inspiration. Une page particulièrement intéressante, qui paraît être une composition personnelle, inventée de concert avec son confrère Pierre de Corbie, est celle que nous reproduisons ici : on y voit le plan d’un chœur de cathédrale, entouré d’une double galerie et de neuf chapelles, les unes de forme carrée, les autres en hémicycle ; elles alternent sur ce double patron à droite et à gauche du chevet carré. Le recueil de Villard de Honnecourt est contemporain de la génération qui a su atteindre dans le système de construction les plus grands perfectionnements[1]. Les conseils que Villard de Honnecourt donne à ses lecteurs, chaque maître d’œuvre les prodiguait tous les jours dans son chantier.
- ↑ Nous renvoyons le lecteur curieux des théories de géométrie et de mécanique appliquées à l’architecture, des procédés pour dessiner l’ornement ou la figure, des méthodes de coupe de pierre, d’assemblage, de perspective, de profil et d’élévation, à l’article où Quicherat a très habilement su mettre le tout en relief.