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LES ARCHITECTES
IV
L’apogée.
Notre siècle aime les réhabilitations ; nous éprouvons quelque plaisir à mettre en lumière des noms d’inconnus qui viennent apposer leur signature glorieuse sur les monuments qui décorent nos villes. Ces monuments sont partout, au nord et au sud, à l’ouest comme à l’est ; mais c’est chose incontestée que dans le nord et le centre l’art gothique a brillé d’un incomparable éclat[1].
On ne connaît pas exactement toutes les dates de construction de Notre-Dame de Paris ; on ignore l’auteur qui donna le plan de cet admirable monument. On est mieux renseigné sur ses continuateurs. Le transept est l’œuvre de Jean de Chelles, déjà mort lorsqu’on grava au bas du croisillon sud l’inscription qui rappelle la pose de la pre-
- ↑ Ce livre n’étant pas un manuel d’archéologie et n’ayant aucune prétention à l’être, nous passerons successivement chaque édifice en revue, sans nous préoccuper des changements introduits dans sa lente construction par l’application des nouvelles théories et par l’éducation de ses architectes successifs ; nous réserverons toutefois pour un chapitre spécial les églises qui, nées au temps de la décadence, n’ont pas connu la période où l’art gothique représenta dans sa marche ascensionnelle la plus saisissante manifestation du beau. Malheureusement nous n’aurons guère la chance de trouver, dans nos monuments français, un document aussi capital que cette inscription encastrée dans le chevet du chœur de la charmante église de Notre-Dame de Pamele, à Audenarde (Belgique), spécimen curieux du style de transition (1235), où nous lisons, rapprochés sur une même pierre, la date d’inauguration des travaux et le nom complet du premier maître d’œuvre : Anno Domini M. CC. XXX. IIII : m Id. Martii : incepta : fui : eccla : ista : a. magro. Arnulfo : de. Bincho.