Auxtabours : au premier des deux architectes appartient sans doute le portail sud, au second peut-être la très gracieuse chapelle de Navarre. Nous avons cité en passant la collaboration du même artiste à Vernon ; un peu plus loin, les églises du Grand et du Petit Andely sont d’allure identique à la cathédrale de Rouen, et peuvent être attribuées au maître d’œuvre qui donna le plan de cet édifice vers 1206, et précisément s’appelait Jean d’Andely.
Inférieure aux grandes cathédrales gothiques dont s’enorgueillit la France, Notre-Dame de Rouen manque évidemment d’unité, mais c’est la comparaison qui lui fait tort : pris en soi, c’est encore un imposant édifice dont on peut sans difficulté suivre l’essor. L’incendie de l’an 1200 avait détruit l’église précédente, à l’exception du clocher, des portails de la façade, des chapelles du chœur, de la croisée du transept. On se mit promptement à la réfection, et on conserva la tour de Saint-Romain, construite entre 1145 et 1150 par un architecte de l’Île-de-France ou du Beauvaisis ; d’ailleurs la cathédrale de Rouen ne présente pas partout les caractères de l’architecture normande. Jean d’Andely commença par la nef, le culte continuant à être célébré dans le chœur subsistant ; après lui paraît un certain Enguerrand, qui ne fait que passer, appelé en 1214 au monastère du Bec pour la direction des travaux de reconstruction de l’église abbatiale ; puis vient Durand le Maçon, qu’on croit être le gendre de Jean d’Andely : ils possédèrent tous deux le même tènement de maisons à Rouen. Ce Durand acheva en 1233 les voûtes de la nef, et