Nicaise. On pense que Robert de Coucy fut chargé de compléter l’œuvre qu’il laissait inachevée.
La cathédrale Notre-Dame de Reims, heureusement sauvée, est un exquis et grandiose édifice qui tire un surcroît de renom du fait que les rois de France s’y faisaient sacrer. Un an à peine après la destruction de la précédente église par un funeste incendie, la première pierre en fut posée le 6 mai 1211 : on sait exactement aujourd’hui quels furent les architectes qui en dirigèrent l’exécution : les inscriptions du labyrinthe, aidées de quelques documents, nous ont appris leurs noms. Le travail fut poussé avec un entrain prodigieux, d’abord par Jean d’Orbais, dont le surnom indique suffisamment l’origine, ou qui sans doute s’était déjà fait connaître par la construction de l’église abbatiale d’Orbais au diocèse de Soissons. Jean d’Orbais est l’auteur du plan et des élévations ; l’analogie du style de l’église d’Orbais avec le chœur de Reims a été signalée depuis longtemps, et l’on a supposé avec assez de vraisemblance qu’avant d’être devenu maître et célèbre, cet homme avait été employé ou avait fait son apprentissage à Saint-Remi de Reims, dont le chœur semble être lui-même le prototype d’Orbais. À la cathédrale, chœur et transept furent entrepris simultanément, mais ni l’un ni l’autre n’étaient terminés vers 1231 (ou 1239), date de la mort de Jean d’Orbais, l’un des plus grands architectes du xiiie siècle : son successeur Jean Leloup, qui demeura seize ans en fonctions, continua le travail sans innover et commença les portails ; puis vint Gaucher de Reims, continuateur du précédent