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DES CATHÉDRALES GOTHIQUES.

quelques caractères indéniables d’influence française. Œuvre imparfaite, commencée au xiiie siècle et qui n’a pu être achevée, elle possède un chœur remarquablement traité ; mais nous ne connaissons aucun des maîtres d’œuvre qui en dirigèrent l’exécution. Le premier en date dont le nom ait survécu est Pierre Perrat, mort en 1400, après avoir travaillé aux cathédrales de Metz, de Toul et de Verdun : son tombeau, élevé par les soins de son élève Thierry de Sierck et où il est figuré à genoux, existe encore. Après lui on cite encore, en 1443, Roger Jacquemin, aussi appelé à Toul, puis en 1468 Jean de Ranqueval, architecte de la tour terminée en 1481, et dont les contemporains font un brillant éloge. À Toul, on a conservé les traces de Simon de Verdun en 1406, et, après Roger Jacquemin, de son fils Girard Jacquemin, qui commença en 1460 l’édification de la façade sur les dessins de Tristan de Hattonchâtel.

À Troyes, deux édifices retiendront notre attention : la cathédrale Saint-Pierre, et l’église Saint-Urbain. La cathédrale a été en partie remaniée au xve siècle : on ne saurait bien dire quelle part respective doit être réservée au maître maçon Henri, signalé en 1294-1297, aux architectes Richer, Gautier et Geoffroy, ce dernier venu de Mussy-sur-Seine à titre d’expert ; au maître d’œuvre Thomas, auteur de grandes réparations effectuées au transept en 1365 et décédé en 1367 ; à ses successeurs Michelin Hardiot, Michel de Jonchery et Jean Thierry, à Jean de Torvoye, mort en 1384, à Thomas Michelin (1409-1427) qui présida à la construction du grand clocher,