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Page:Stenay - Portraiture d’une famille prussienne, 1888.djvu/11

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comme une actrice prétentieuse et avec le sourire de la coquette contente d’elle : yeux petits et clignotants ; bouche grande, vilaine, à lèvre supérieure épaisse ; nez aquilin comme celui de son père, mais d’un calibre trop fort. En somme, rien de royal dans cette tête trop souvent surfaite par des flatteurs intéressés ou vendus. Tant pis pour la prétendue « grande princesse » point grande en taille !

Si je hais les tyrans, je hais plus les flatteurs.

(Voltaire.)

Sont bien mauvais physionomistes ceux qui ont cru lui trouver une ressemblance frappante avec la reine Marie-Antoinette : ils se sont arrêtés sans doute à sa coiffure historiée plus ou moins historiquement. S’ils avaient vu la comtesse de Goritz, l’une des filles du vrai Louis XVII, dit baron de Richemont, ils lui eussent trouvé infailliblement une ressemblance vivante avec la reine-martyre[1]. Et qu’en auraient-ils conclu[2] ?

  1. Voir notre opuscule intitulé La Victime royale et les Bourbons d’Anjou, p. 12. – Dans sa lettre précitée, M. Amédée Nicolas parle de la comtesse de Goritz qu’il a bien connue ; elle était, dit-il, le vrai portrait de Marie-Antoinette. Et il ajoute : « J’ai connu intimement le baron de Richemont. Ses traits étaient un mélange de ceux de Louis XVI et de Marie-Antoinette ; son accent, le son de sa voix et son parler étaient en entier ceux de la branche aînée des Bourbons, dont j’ai connu plusieurs membres. Le comte d’Artois m’a tenu sur ses bras lorsque j’avais trois ans. » – Melle Eugénie de Guérin, qui conversa souvent avec le baron de Richemont, écrit dans ses Lettres des 23 février et 29 avril 1841, qu’il avait le type bourbonien et ressemblait de profil à Louis XVI.
  2. La « princesse Amélie » ignore-t-elle que la femme d’un officier supérieur, Mme de Boulancy, ressemble aussi à Marie-Antoinette ?