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Page:Stenay - Portraiture d’une famille prussienne, 1888.djvu/5

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La Légitimité, prétend que cette photographie est la reproduction du portrait de Naündorff Ier à l’âge de cinquante ans, d’après Lecourt, dit-on ; portrait peint à la fin de 1835 et lithographié au commencement de 1836, et dont accuse réception à son père, Melle Amélie Naündorff, par sa lettre en date à Dresde du 13 mars 1836[1]. C’est celui probablement que M. Amédée Nicolas, avocat à Marseille, nous signalait en 1884, en disant : « J’ai le vieux portrait du papa Naündorff, qui doit être de 1834 ou 35. Il est en lithographie. Ce portrait, qui ressemble à la photographie faite à Toulouse en 1879, lui donne une figure ronde, un air fin et distingué, un peu féminin ; les cheveux sont crépus. » On retrouve en effet ces détails dans la reproduction photographiée de Penabert. Le front est découvert. Les cheveux crépus se distinguent parfaitement, ce qui serait suffisant pour prouver la non-identité de Naündorff avec Louis XVII.

Le peintre a tenu à flatter son personnage dans tout l’ensemble, en le rajeunissant, l’embellissant, l’idéalisant. Il a dû supprimer les traces de sa variole, sa peau graveleuse et son teint cuivré ou blafard. Il lui a fait un nez idéal, un nez long en signe de mérite, de génie, comme celui de César ou de Napoléon. Il n’a même pas su observer l’effet de perspective qu’on appelle raccourci, en terme de peinture : effet par lequel les objets vus de face

  1. Voir la Légitimité du 21 mars 1886, p. 181.