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Page:Stenay - Portraiture d’une famille prussienne, 1888.djvu/6

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semblent plus courts qu’ils ne sont réellement. Ce nez est aplati et tant, que la ligne paraît rentrante ; il ne ressemble pas du tout à celui vrai de la gravure de Naündorff publiée par le Monde illustré du 13 septembre 1873. Là il est aquilin accentué, c’est-à-dire courbé en bec d’aigle, ce qui dénote, d’après la nazographie, une propension aux aventures, comme l’avait certainement cet impudent horloger prussien. – La bouche petite et en cœur, dont l’artiste a voulu faire un bijou... pour Mme de Générès, (premier ministre de Naündorff,) est surmontée d’une demi-moustache à la mode des cordonniers meusiens, il y a quarante à cinquante ans ; tandis que tous les portraits du Dauphin enfant représentent celui-ci avec une bouche moyenne.

Cependant le peintre n’a pas manqué d’être véridique envers son modèle, quand il a reproduit ses yeux d’illuminé ou hagards qui, du reste, s’harmonisaient avec son trop habituel plumet de champagne : un petit gris d’officier plaît aux artistes, comme il plaisait à Naündorff pour jouer son rôle de pseudo-Louis XVII avec plus d’audace, car, du champagne mousseux, il faisait son vin d’ordinaire !

Les personnes qui ont connu cet imposteur, ont prétendu qu’en 1835 il ne paraissait pas avoir cinquante ans. Or, cela ne prouve point qu’il n’en avait réellement soixante, comme étant né en 1775[1]. Nombre de personnes ne semblent-elles pas avoir

  1. Voir Naündorff démasqué par lui-même et ses amis.