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Page:Stenay - Portraiture d’une famille prussienne, 1888.djvu/52

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la croyance de Louis XVIII à l’évasion de son neveu de la tour du Temple, a été raconté par M. l’abbé Perrault lui-même à son ami intime, M. Grand, de Paris, et c’est le fils de celui-ci qui nous l’a narré verbalement à Paris, le 10 juin 1884.
M. l’abbé Perrault ne se découragea pas devant cette froide colère de l’usurpateur. Il recommença son travail, mais il ne se pressa pas de le publier. C’est celui qui parut en 1832. Ce digne ecclésiastique était un croyant à Richemont.</ref>, avait fait un séjour de six mois à Milan, et était parvenu à se lier avec le comte Bolza, alors intendant général de la police de la Lombardie, et précédemment Directeur des prisons. Il en avait obtenu l’aveu confidentiel que le gouvernement impérial admettait l’identité de son mystérieux prisonnier avec le fils de Louis XVI, et qu’il avait été relâché sans aucune forme de procès et sans bruit, et conduit aux frontières de la Suisse sur un ordre secret de Metternich ; même récit a été fait au marquis de Nicolaï par le même personnage ; et une troisième personne, le marquis Pacca, m’en a donné l’assurance, sa haute position, en Italie, lui avait ouvert la voie de la découverte de cet important secret...

« Vers 1820, l’Autriche était travaillée dans ses possessions italiennes, par des conspirations auxquelles se mêlèrent des étrangers et notamment des Français ; elle arrêta le fugitif du Mont-Saint-Michel[1], qui lui était signalé par la police française, et elle le fit écrouer dans l’une des prisons de

  1. M. Ed. Burton prouvera, dans l’Histoire de Louis XVII, d’après des documents officiels et privés, que ce fugitif était Richemont lui-même.