Aller au contenu

Page:Stenay - Portraiture d’une famille prussienne, 1888.djvu/78

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

courtoisie à l’égard de M. Touchatout, je n’aurais qu’à répondre ceci : C’est mon adversaire qui l’a voulu par le jeu de ses cascades, et le ton narquois et la forme discourtoise de son agression. S’étant complu à me prendre à partie de toutes façons devant le public, j’ai dû nécessairement lui rendre la monnaie de sa pièce, mais sans dépasser la mesure de la modération. Je suis donc resté dans les limites de mon droit de légitime défense. – Pour l’amour de la vérité et par charité pour mon contradicteur, je devais stigmatiser ses jongleries, ses excès, et l’aplatir selon son mérite. Est-ce que lorsqu’on est en possession de la vérité, il n’est pas permis d’user loyalement des armes du ridicule qui rappellent l’adversaire à l’ordre, découvrent ses procédés et finissent par le tuer autant et mieux que tous les raisonnements ? Dans ce cas, la note gaie : ironique, railleuse ou mordante, s’allie parfaitement avec la note grave de l’histoire : elle parachève la discussion en amusant le lecteur ou en l’obligeant à réfléchir davantage. Il n’y avait pas lieu ici de m’astreindre aux exigences de la courtoisie académique ou parlementaire ! Est-ce que l’Homme-Dieu manquait de charité ou de politesse à l’égard des scribes et des pharisiens qu’il appelait hypocrites, sépulcres blanchis, pourriture, serpents, race de vipères ; ou à l’égard des trafiqueurs qu’il chassait à coups de fouet du Temple de Jérusalem, en les qualifiant de voleurs ?

Je crois donc être resté dans les limites de la