bile chargé d’ans et d’honneurs, et presque aussi bien venu de son maître que cet aimable amiral de Bonnivet, son aïeul, qui fit faire tant de sottises à François Ier et s’en punit si noblement[1].
II
Le lendemain, dès huit heures du matin, il se fit un grand changement dans la maison de madame de Malivert. Toutes les sonnettes se trouvèrent tout à coup en mouvement. Bientôt le vieux marquis se fit annoncer chez sa femme qui était encore au lit ; lui-même ne s’était pas donné le temps de s’habiller. Il vint l’embrasser les larmes aux yeux : Ma chère amie, lui dit-il, nous verrons nos petits-enfants avant que de mourir, et le bon vieillard pleurait à chaudes larmes. Dieu sait, ajouta-t-il, que ce n’est pas l’idée de cesser d’être un gueux qui me met en cet état… La loi d’indemnité est certaine et vous aurez deux millions. À ce moment Octave, que le marquis avait fait appeler, fit demander la permission d’entrer ; son père se leva pour aller se jeter dans ses bras.
- ↑ À la bataille de Pavie, sur le soir, voyant que tout était perdu, l’amiral s’écria : Il ne sera pas dit que je survis à un tel désastre ; et s’élançant, la visière levée, au milieu des ennemis, il eut la consolation d’en tuer plusieurs avant que de tomber percé de coups (24 février 1525).