Page:Stendhal - Chroniques italiennes, I, 1929, éd. Martineau.djvu/134

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générosité de l’accompagner jusqu’à sa maison.

Mais, peu de jours après, Jules, à demi fou de mélancolie, revint voir le palais Campireali. À la nuit tombante, lui et trois de ses soldats, déguisés en marchands napolitains, pénétrèrent dans Albano. Il se présenta seul dans la maison de Scotti ; il apprit qu’Hélène était toujours reléguée au couvent de Castro. Son père, qui la croyait mariée à celui qu’il appelait l’assassin de son fils, avait juré de ne jamais la revoir. Il ne l’avait pas vue même en la ramenant au couvent. La tendresse de sa mère semblait, au contraire, redoubler, et souvent elle quittait Rome pour aller passer un jour ou deux avec sa fille.

IV

« Si je ne me justifie pas auprès d’Hélène, se dit Jules en regagnant, pendant la nuit, le quartier que sa compagnie occupait dans la forêt, elle finira par me croire un assassin. Dieu sait les histoires qu’on lui aura faites sur ce fatal combat ! »

Il alla prendre les ordres du prince dans son château fort de la Petrella, et