Page:Stendhal - Chroniques italiennes, I, 1929, éd. Martineau.djvu/271

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tait les fils de Saint-Marc à courir en armes à la maison du seigneur Louis ; ceux qui n’avaient pas d’armes étaient appelés à la forteresse, où on leur en remettrait autant qu’ils voudraient ; cet édit promettait une récompense de deux mille ducats à qui remettrait à la corte, vif ou mort, ledit seigneur Louis, et cinq cents ducats pour la personne de chacun de ses gens. De plus, il y avait ordre à qui ne serait pas pourvu d’armes de ne point approcher de la maison du prince, afin de ne pas porter obstacle à qui se battrait dans le cas où il jugerait à propos de faire quelque sortie.

En même temps, on plaça des fusils de rempart, des mortiers et de la grosse artillerie sur les vieilles murailles, vis-à-vis la maison occupée par le prince ; on en mit autant sur les murailles neuves, desquelles on voyait le derrière de ladite maison. De ce côté, on avait placé la cavalerie de façon à ce qu’elle pût se mouvoir librement, si l’on avait besoin d’elle. Sur les bords de la rivière[1], on était occupé à disposer des bancs, des armoires, des chars et autres meubles propres à faire office de parapets. On pensait, par ce moyen mettre obstacle aux mouvements des

  1. Édition de 1855 : la rivière la Brenta, N. D. L. É.