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Page:Stendhal - Chroniques italiennes, I, 1929, éd. Martineau.djvu/278

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ci-dessus. Et parce qu’on ne put le conduire en carrosse, ainsi qu’il était prescrit, à cause de la grande foule de peuple et des barricades faites dans les rues, il fut résolu qu’il irait à pied.

Il marcha au milieu des gens de Marcel Accoramboni ; il avait à ses côtés les seigneurs condottieri, le lieutenant Suardo, d’autres capitaines et gentilshommes de la ville, tous très bien fournis d’armes. Venait ensuite une bonne compagnie d’hommes d’armes et de soldats de la ville. Le prince Louis marchait vêtu de brun, son stylet au côté, et son manteau relevé sous le bras d’un air fort élégant ; il dit avec un sourire rempli de dédain : Si j’avais combattu ! voulant presque faire entendre qu’il l’aurait emporté. Conduit devant les seigneurs, il les salua aussitôt, et dit :

— Messieurs, je suis prisonnier de ce gentilhomme, montrant le seigneur Anselme, et je suis très fâché de ce qui est arrivé et qui n’a pas dépendu de moi.

Le capitaine ayant ordonné qu’on lui enlevât le stylet qu’il avait au côté, il s’appuya à un balcon, et commença à se tailler les ongles avec une paire de petits ciseaux qu’il trouva là.

On lui demanda quelles personnes il avait dans sa maison ; il nomma parmi les autres le colonel Liveroto et le comte