est assez rapproché de son voisin pour lui parler. Les habitants ne peuvent traverser d’un côté de la rue à l’autre, que là où un officier est placé.
Après la sortie de cet homme, Pietro ne fut pensif qu’un instant :
— Il n’y a rien à faire pour le moment, dit-il enfin.
Vanina était mourante ; elle tremblait sous les regards de son amant.
— Qu’avez-vous donc d’extraordinaire ? lui dit-il.
Puis il pensa à autre chose, et cessa de la regarder. Vers le milieu de la journée, elle se hasarda à lui dire :
— Voilà encore une vente de découverte ; je pense que vous allez être tranquille pour quelque temps.
— Très tranquille, répondit Missirilli avec un sourire qui la fit frémir.
Elle alla faire une visite indispensable au curé du village de San Nicolô, peut-être espion des jésuites. En rentrant pour dîner à sept heures, elle trouva déserte la petite chambre où son amant était caché. Hors d’elle-même, elle court le chercher dans toute la maison ; il n’y était point. Désespérée, elle revient dans cette petite chambre, ce fut alors seulement qu’elle vit un billet ; elle lut :
« Je vais me rendre prisonnier au légat ;