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du pape : ils étaient insolents même envers les ambassadeurs.

Le duc avait épousé, avant la grandeur de son oncle, Violante de Cardone, d’une famille originaire d’Espagne, et qui, à Naples, appartenait à la première noblesse.

Elle comptait dans le Seggio di nido.

Violante, célèbre par sa rare beauté et par les grâces qu’elle savait se donner quand elle cherchait à plaire, l’était encore davantage par son orgueil insensé. Mais il faut être juste, il eût été difficile d’avoir un génie plus élevé, ce qu’elle montra bien au monde en n’avouant rien, avant de mourir, au frère capucin qui la confessa. Elle savait par cœur et récitait avec une grâce infinie l’admirable Orlando de messer Arioste, la plupart des sonnets du divin Pétrarque, les contes du Pecorone, etc. Mais elle était encore plus séduisante quand elle daignait entretenir sa compagnie des idées singulières que lui suggérait son esprit.

Elle eut un fils qui fut appelé le duc de Cavi. Son frère, D. Ferrand, comte d’Aliffe, vint à Rome, attiré par la haute fortune de ses beaux-frères.

Le duc de Palliano tenait une cour splendide ; les jeunes gens des premières familles de Naples briguaient l’honneur d’en faire partie. Parmi ceux qui lui étaient