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Une fois que je sus bien cette anecdote, je me gardai de faire des questions directes. Après avoir prouvé, par un long bavardage, que j’avais pleine connaissance d’un fait, je demandai quelques éclaircissements, de l’air le plus indifférent.

À quelque temps de là, l’un des grands personnages qui, deux mois auparavant, avait refusé de répondre à mes questions, me procura un petit manuscrit, de soixante pages, qui n’entre pas dans le fil de la narration, mais donne des détails pittoresques sur certains faits. Ce manuscrit fournit des détails vrais sur la jalousie forcenée.

Par les paroles de son aumônier, qu’avait séduit l’archevêque, la princesse Dona Ferdinanda de Bissignano apprit, à la fois, que ce n’était pas d’elle qu’était amoureux le jeune Don Gennarino, que c’était sa belle-fille Rosalinde qu’il aimait.

Elle se vengea de sa rivale, qu’elle croyait aimée du roi Don Carlos, en inspirant une jalousie atroce à Don Gennarino de Las Flores.


21 mars 1842.