Page:Stendhal - Chroniques italiennes, II, 1929, éd. Martineau.djvu/220

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gens de la maison de Las Flores[1] sera chargé de tous mes remerciements.

Le domestique à cheval se trouva être un ancien soldat espagnol ; il regardait Don Gennarino avec humeur et ne faisait aucune disposition pour descendre de cheval. Don Gennarino le tira par la basque de sa livrée et le retint par l’épaule, de façon qu’il ne tombât pas tout à fait. Il sauta adroitement sur le cheval que le domestique en livrée abandonnait malgré lui, et il offrit le magnifique cheval andalou conduit en laisse au marquis de Charost.

Au moment où celui-ci se mettait en selle, Don Gennarino, qui retenait le cheval par la bride, sentit le froid d’un poignard qui lui effleurait le bras gauche. C’était le vieux domestique espagnol qui marquait son opposition au changement de route des deux chevaux.

Dis à ton maître, lui dit Don Gennarino avec sa gaieté ordinaire, que je lui présente bien mes compliments et que dans deux heures un des hommes des écuries du marquis de Las Flores lui ramènera ses deux chevaux, que l’on aura eu soin de ne pas mener trop vite. Ce charmant andalou va procurer une promenade charmante à mon ami.

  1. Stendhal écrit ici, par un lapsus évident, Bissignano. N. D. L. É.