Page:Stendhal - Chroniques italiennes, II, 1929, éd. Martineau.djvu/221

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Comme le domestique furieux s’approchait de Don Gennarino comme pour lui donner un second coup de poignard, les deux jeunes gens partirent au galop en éclatant de rire.

Deux heures après, en revenant du Vésuve, Don Gennarino chargea un des palefreniers de son père de s’informer du nom que pouvait porter le maître des chevaux et de les ramener chez lui en lui présentant les compliments et les remerciements de Don Gennarino. Une heure après, ce palefrenier se présenta tout pâle et vint raconter à Don Gennarino que ces chevaux appartenaient à l’archevêque, qui lui avait fait dire qu’il n’acceptait pas les compliments de l’indiscret.

Au bout de trois jours, ce petit incident était devenu une affaire ; tout Naples parlait de la colère de l’archevêque.

Il y eut un bal à la cour. Don Gennarino, qui était un des danseurs les plus empressés, y parut comme à l’ordinaire, et il donnait le bras à la princesse Dona Ferdinanda de Bissignano, qu’il faisait promener dans les salons ainsi que sa belle-fille, Dona Rosalinde, lorsque le roi l’appela.

— Raconte-moi ta nouvelle étourderie et l’histoire des deux chevaux que tu as empruntés à l’archevêque.

Après avoir raconté en deux mots l’aven-