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Page:Stendhal - Chroniques italiennes, Lévy, 1855.djvu/104

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la porte. Son épée se cassa dans l’anneau du cadenas ; au même instant il fut blessé à l’épaule par un des domestiques venus du jardin ; il se retourna, et, acculé contre la porte de fer, il se sentit attaqué par plusieurs hommes. Il se défendait avec sa dague ; par bonheur, comme l’obscurité était complète, presque tous les coups d’épée portaient dans sa cotte de mailles. Il fut blessé douloureusement au genou ; il s’élança sur un des hommes qui s’était trop fendu pour lui porter ce coup d’épée, il le tua d’un coup de dague dans la figure, et eut le bonheur de.s’emparer de son épée. Alors il se crut sauvé ; il se plaça au côté gauche de la porte, du côté de la cour. Ses gens qui étaient accourus tirèrent cinq ou six coups de pistolet à travers les barreaux de fer de la porte et firent fuir les domestiques. On n’y voyait sous ce vestibule qu’à la clarté produite par les coups de pistolet.

— Ne tirez pas de mon côté, criait Jules à ses gens.

— Vous voilà pris comme dans une souricière, lui dit le caporal d’un grand sang-froid, parlant à travers les barreaux ; nous avons trois hommes tués. Nous allons démolir le jambage de la porte du côté opposé à celui où vous êtes ; ne vous approchez pas, les balles vont tomber sur nous ; il paraît qu’il y a des ennemis dans le jardin ?

— Les coquins de domestiques de Campireali, dit Jules.

Il parlait encore au caporal, lorsque des coups de pistolet, dirigés sur le bruit et venant de la partie du vestibule qui conduisait au jardin, furent tirés sur eux. Jules