des assaillans. La magnificence de ce don mit en émoi tous les intrigans de Rome. Il y avait alors à la cour un certain fratone (moine), homme profond et capable de tout, même de forcer le pape à lui donner le chapeau ; il prenait soin des affaires du prince Colonna, et ce client terrible lui valait beaucoup de considération. Lorsque la signora Campireali vit sa fille de retour à Castro, elle fit appeler ce fratone.
— Votre révérence sera magnifiquement récompensée, si elle veut bien aider à la réussite de l’affaire fort simple que je vais lui expliquer. D’ici à peu de jours, la sentence qui condamne Jules Branciforte à un supplice terrible va être publiée et rendue exécutoire aussi dans le royaume de Naples. J’engage votre révérence à lire cette lettre du vice-roi, un peu mon parent, qui daigne m’annoncer cette nouvelle. Dans quel pays Branciforte pourra-t-il chercher un asile ? Je ferai remettre 50,000 piastres au prince, avec prière de donner le tout ou partie à Jules Branciforte, sous la condition qu’il ira servir le roi d’Espagne, mon seigneur, contre les rebelles de Flandre. Le vice-roi donnera un brevet de capitaine à Branciforte, et, afin que la sentence de sacrilège, que j’espère bien aussi rendre exécutoire en Espagne, ne l’arrête point dans sa carrière, il portera le nom de baron Lizzara ; c’est une petite terre que j’ai dans les Abruzzes, et dont, à l’aide de ventes simulées, je trouverai moyen de lui faire passer la propriété. Je pense que votre révérence n’a jamais vu une mère traiter ainsi l’assassin de son fils. Avec 500 piastres, nous aurions