Page:Stendhal - Chroniques italiennes, Lévy, 1855.djvu/119

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pu depuis longtemps nous débarrasser de cet être odieux ; mais nous n’avons point voulu nous brouiller avec Colonna. Ainsi, daignez lui faire remarquer que mon respect pour ses droits me coûte 60 ou 80,000 piastres. Je veux n’entendre jamais parler de ce Branciforte, et sur le tout présentez mes respects au prince.

Le fratone dit que sous trois jours il irait faire une promenade du côté d’Ostie, et la signora de Campireali lui remit une bague valant 1,000 piastres.

Quelques jours plus tard, le fratone reparut dans Rome, et dit à la signora de Campireali qu’il n’avait point donné connaissance de sa proposition au prince ; mais qu’avant <un mois le jeune Branciforte serait embarqué pour Barcelone, où elle pourrait lui faire remettre, par un des banquiers de cette ville, la somme de 50,000 piastres.

Le prince trouva bien des difficultés auprès de Jules ; quelques dangers que désormais il dût courir en Italie, le jeune amant ne pouvait se déterminer à quitter ce pays. En vain le prince laissa-t-il entrevoir que la signora de Campireali pouvait mourir ; en vain promit-il que dans tous les cas, au bout de trois ans, Jules pourrait revenir voir son pays, Jules répandait des larmes, mais ne consentait point. Le prince fut obligé d’en venir à lui demander ce départ comme un service personnel ; Jules ne put rien refuser à l’ami de son père ; mais, avant tout, il voulait prendre les ordres d’Hélène. Le prince daigna se charger d’une longue lettre ; et, bien plus,