si ce n’est la plus vraie, et du dessin le plus sublime. La manière dont les torses sont dessinés rappelle ce qu’il y a de plus beau dans les figures du Parthénon ; mais ce qui est fort singulier, les mains ont à peine la forme humaine.
Nous avons eu occasion, il y a trois ans, de voir M. Ruspi travailler à de nouvelles copies de ces peintures singulières : elles représentent en général des cérémonies funèbres ou des combats ; les figures ont de deux à quatre pieds de proportion. Nous nous sommes assuré que M. Ruspi n’ajoutait rien au dessin vraiment sublime et aux brillantes couleurs des originaux. Jamais, par exemple, il n’a voulu corriger les mains, qui ressemblent tout à fait à des pattes de renoncules. Mais nous apprenons que depuis trois ans les couleurs de ces fresques ont bien changé. Un chien lupo placé au pied d’une des tables, dans un des tableaux représentant une cérémonie funèbre, et dont on admirait, la vérité et l’esprit, a disparu entièrement.
Les vases de Corneto n’ont été un peu connus à Paris que par la vente du cabinet de M. Durand, l’homme de ces derniers temps qui a le mieux connu la valeur vénale des objets d’art. M. Durand racontait que dès 1792 il avait parcouru la côte d’Étrurie, de Pise jusqu’à Civita-Vecchiaet Cervetri, trouvant dans chaque village huit ou dix vases à vendre ; mais jamais il ne put savoir des paysans comment ils s’étaient procuré ces vases. Il est vrai que cette ignorance était compensée par la modicité de leurs prétentions. M. Durand obtenait pour 2 écus