son père au couvent de la Visitation, à Castro ; ce qui avait confirmé le bruit public qui voulait qu’elle fût mariée secrètement avec le soldat d’aventure qui avait eu le malheur de tuer son frère.
Quand il fut près de sa maison, Jules trouva le caporal de sa compagnie et quatre de ses soldats ; ils lui dirent que jamais leur ancien capitaine ne sortait de la forêt sans avoir auprès de lui quelques-uns de ses hommes. Le prince avait dit plusieurs fois que, lorsqu’on voulait se faire tuer par imprudence, il fallait auparavant donner sa démission, afin de ne pas lui jeter sur les bras une mort à venger.
Jules Branciforte comprit la justesse de ces idées, auxquelles jusqu’ici il avait été parfaitement étranger. Il avait cru, ainsi que les peuples enfans, que la guerre ne consiste qu’à se battre avec courage. Il obéit sur-le-champ aux intentions du prince ; il ne se donna que le temps d’embrasser le sage vieillard qui avait eu la générosité de l’accompagner jusqu’à sa maison.
Mais peu de jours après, Jules, à demi fou de mélancolie, revint voir le palais Campireali. A. la nuit tombante, lui et trois de ses soldats, déguisés en marchands napolitains, pénétrèrent dans Albano. Il se présenta seul dans la maison de Scotti ; il apprit qu’Hélène était toujours reléguée au couvent de Castro. Son père, qui la croyait mariée à celui qu’il appelait l’assassin de son fils, avait juré de ne jamais la revoir. Il ne l’avait pas vue même en la ramenant au couvent. La tendresse de sa mère semblait, au contraire, redoubler, et souvent elle